Accéder au contenu principal
Hongrie / Turquie

En Hongrie, sur les traces de Soliman le Magnifique

Deux mausolées pour un seul sultan ? Soliman le Magnifique, enterré à Istanbul, est mort en 1566 sur un champ de bataille en Hongrie où des chercheurs viennent de découvrir des vestiges qui pourraient être la deuxième tombe du souverain. Explications avec notre correspondante à Budapest.

Jean Sigismund de Hongrie avec Soliman en 1556. Anonyme. Les Collections de l'Histoire. Les Turcs, octobre 2009.
Jean Sigismund de Hongrie avec Soliman en 1556. Anonyme. Les Collections de l'Histoire. Les Turcs, octobre 2009. Par 1566 anonymous Ottoman author [Public domain], via Wikimedia
Publicité

Il est l’un des sultans les plus célèbres de l’histoire ottomane. Soliman le Magnifique, qui a régné pendant quarante-six ans sur l’Empire ottoman, est mort en 1566 sur un champ de bataille en Hongrie alors que son armée faisait le siège de la forteresse de Szigetvar, au sud du pays. A l’époque, les Ottomans occupaient déjà ce pays où ils allaient rester jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Soliman a été enterré à Istanbul dans la magnifique mosquée qui porte son nom. Mais si son corps a bien été transporté en Turquie, la légende rapporte que son cœur et ses organes internes auraient été inhumés sur le lieu de son décès.

Cela fait très longtemps qu’on cherche sa tombe en Hongrie. Des historiens et des archéologues étudient le site depuis le début du XXe siècle, pensant que Soliman a été enterré tout près de la forteresse. Sans jamais rien trouver. Cette fois, la découverte a pu avoir lieu grâce à Norbert Pap, un géographe hongrois qui s’est entouré d’une équipe pluridisciplinaire de 40 personnes : archéologues, géographes, géophysiciens. Des recherches financées par les gouvernements hongrois et turc.

Une colline couverte de vignobles

En relisant les textes anciens, les chercheurs ont relevé toutes les informations géographiques concernant le campement de l’armée ottomane. Ainsi, par exemple, un voyageur turc parle dans ses récits de voyage d’un endroit très joli, au sommet d’une colline... C’est sur la base de toutes ces informations qu’ils ont établi sur ordinateur un « modèle » du paysage tel qu’il était au XVIe siècle. Et ils ont redessiné une carte avec la technologie d’aujourd’hui, bien plus précise que les cartes anciennes où les distances sont inexactes et les perspectives fausses.

Les chercheurs ont alors pu comprendre que le mausolée se trouvait à 4,5 kilomètres au nord-est de la forteresse, au sommet d’une colline couverte de vignobles. Ils se sont rendus sur place et ils ont vu, dans le sol, des petits morceaux de céramique et de pierres. Les villageois du coin surnomment ces fragments « les ruines turques ».

Les fouilles ont commencé en octobre

Avant de creuser, les chercheurs ont d’abord sondé le site avec des radars  très sophistiqués. Et sur leur écran, ils ont vu les vestiges d’un monastère derviche, d’une mosquée, d’un mausolée et d’autres bâtiments : en fait ceux d’une vraie ville, Turbek, construite au XVIe siècle, ce qui est très rare. Car quand les Ottomans envahissaient un pays, ils occupaient les villes existantes et n’en construisaient pas de nouvelles. La seule raison pour laquelle ils ont érigé Turbek, c’est parce que Soliman était enterré là !

Les fouilles ont commencé en octobre. Les chercheurs n’ont dégagé qu’un bâtiment et ils ont dû s’interrompre à cause de l’hiver. Il faudra attendre la reprise du chantier au printemps pour confirmer cette découverte. Mais la décoration des premiers murs dégagés ressemble beaucoup à celle du mausolée d’Istanbul : c’est pourquoi les chercheurs hongrois et leurs confrères turcs qui travaillent avec eux sont presque sûrs à 100% d’avoir découvert la tombe de Soliman le Magnifique.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.